Seules trois fermes en France ont recours à l’aquaponie, et l’une d’elle se trouve dans les Vosges, au bord du Lac de Bouzey. La gérante, Noémie Charpentier, a repris la ferme de ses grands-parents. Cette ingénieure de convictions règne sur 1000 m² de bassins et de rangées de carottes, salades, haricots, qui poussent les pieds dans une eau partagée avec des poissons. Leurs déjections nourrissent les plantes. Plus besoin d’engrais et autres substances chimiques modifiées !
Noémie Charpentier se révèle aussi la seule au monde à utiliser des poissons rouges et des carpes koïs. D’autres utilisent des truites qui ne peuvent pas survivre dans les bassins en été. Il faudrait alors changer le système une partie de l’année et utiliser des engrais chimiques. Pour l’agricultrice engagée, cette option n’est pas négociable.
Circuit court et transparence
L’aquaponie trouve un écho favorable auprès des consommateurs. « Ils ont besoin de savoir ce qui se cache derrière les aliments qu’ils consomment », explique celle qui prêche le circuit court. Elle propose également à la vente des denrées d’autres producteurs locaux : lentilles bio, limonade vosgienne et autres jus de fruits non transformés.
Noémie Charpentier partage son enthousiasme quant à l’avenir de l’alimentation.« De plus en plus d’agriculteurs se préoccupent de la manière dont ils produisent pour assurer des aliments sains dans le respect de l’environnement », insiste-t-elle.
Son optimisme communicatif s’affiche dans le nom de son entreprise : « L’avenir est dans l’assiette ». L’infatigable exploitante promeut aussi l’entraide et s’engage : « Je développe le projet, non pas en agrandissant ma ferme, mais en accompagnant de nouvelles exploitations ». Elle forme les nouveaux adeptes à l’installation du système. Une nouvelle structure devrait ainsi ouvrir dans le même département en 2021. Signe que d’autres types d’agricultures sont possibles.